Appel à contributions pour un dossier spécial - 2022
Dilemmes agricoles et alimentaires en temps de crise
Rédacteurs invités
- Pierre Janin (géographe, chercheur senior à l'IRD, Unité mixte de recherche Développement et sociétés, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Institut de recherche pour le développement)
- Delphine Acloque (géographe, chercheur associé au CEDEJ, Le Caire)
- Saker El Nour (sociologue, chercheur associé à l'Unité mixte de recherche Développement et sociétés, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Institut de recherche pour le développement)
Cet appel à contributions aborde la question de la « prise de décision » en matière agricole et alimentaire sous l'angle du « dilemme ». Objet à multiples facettes (technique, politique et éthique), il est peu abordé frontalement et apparaît souvent sous des termes différents (alternatives, arbitrages, choix, disputes etc.) (Bebbington et Bebbington, 2001). Les crises y sont particulièrement sujettes, du fait des urgences à agir (Burniaux, 1987), du renforcement des inquiétudes, mais aussi des attentes sociétales structurelles.
Penser les/aux dilemmes
La question de la « prise de décision », en situation d'incertitude ou d'information imparfaite, a été abondamment traitée dans le Sud global, sous l'angle des instabilités et des vulnérabilités multiples et récurrentes, notamment par les économistes du développement (Van Zyl et Coetzee, 1990), agricoles ou de l'environ-nement (Janssen et al., 2012). Les perspectives sociologiques qui mettent l'accent sur une analyse critique de la rationalité, de la stratégie et de l'intérêt des acteurs peuvent contribuer à expliquer la complexité de la prise de décision (Laflamme, 2012). La notion de « wicked problem » (Rittel et Weber, 1973), mise en avant dans les sciences politiques et les sciences de la gestion, fournit un cadre théorique robuste et intéressant à mobiliser : les solutions à apporter sont intimement liées à la manière même dont le problème est posé.
Dans les domaines agricoles et alimentaires, certains « problèmes » – la fixation d'un prix, l'application d'une norme ou la délimitation d'un quota – donnent lieu à des controverses. Ces dernières peuvent être résolues par des avancées techniques emportant la décision, par des arbitrages politiques plutôt discrétionnaires ou, plus lentement, à l'issue de débats citoyens. Cette notion de « wicked problem » a été peu mobilisée dans le domaine des études de développement, à l'exception des politiques de prix (Amid, 2007 ; Bajracharya, 1983) ou des inégalités Nord-Sud (Courade et Delpeuch, 2002). Les « problèmes » y sont davantage posés en termes de défis à relever, par des actions « performatives », via un ensemble d'innovations à promouvoir et à diffuser, quand bien même ces options techniques présentent leur lot d'aménités environnementales, de contre-effets économiques et sociaux (Finco et Doppler, 2010) ou encore de dilemmes actionnalistes (to be, to do, to relate) (Fowler, 1995).
De fait, la nature complexe des défis agricoles et alimentaires, au carrefour de la « triade économie-nature-technologie » (Espinosa-Cristia et al., 2019), est de plus en plus prise en compte. De nombreux documents illustrent la pluralité des options techniques et la divergence des scénarii prospectifs pour produire et nourrir la planète à l'horizon 2030 ou 2050 (van Dijk et al., 2020). D'autres publications, plus explicitement politiques, insistent sur la nature antagoniste des modèles et des régulations au sein des systèmes agricoles et alimen-taires (Lang et Barling, 2012 ; Grochowska, 2014 ; Maye et Kirwan, 2013).
Le « dilemme stratégique » s'inscrit dans cette lignée, tout en possédant une dimension supplémentaire. En mai 2008, la Harvard Business Review rappelait qu'élaborer une « stratégie » constitue en soi un « wicked problem ». Elle implique, en effet, que l'ensemble des paramètres soient connus, pondérés et maîtrisés avant toute décision. Ce qui est souvent loin d'être le cas pour les questions agricoles et alimentaires, malgré les nombreux cadres stratégiques et programmatiques internationaux et nationaux dans la plupart des pays du Sud. La gouvernance révèle des écarts (entre intentions et réalité), des distorsions (entre modèles), des frictions et des luttes (entre acteurs).
Les dilemmes constituent des objets politiques protéiformes : un nexus aléa-risque-décision; des situations peu stabilisées ; des voies et des options multiples ; une pluralité d'acteurs aux visions, objectifs et intérêts différenciés ; enfin, bien souvent, des interactions imprévisibles entre ces nombreux éléments. À l'heure de la globalisation, les notions de trajectoires incertaines, de bifurcations et d'effets de seuil viennent compléter ce tableau (Bessin, Bidart et Grossetti, 2010).
Dans le champ agricole et alimentaire, les crises – avec leurs contraintes et leurs exigences particulières – fournissent des exemples emblématiques de dilemmes. En situation de pénurie, de pauvreté ou de conflit, les arbitrages sont souvent déchirants (Bickersteth, 1990 ; Schloms, 2005). En 2007-2008, les gouvernements ont en effet fait face à plusieurs choix cruciaux pour tenter de réguler les marchés (Lustig, 2012). Cette situation s'est reproduite avec la crise récente des chaînes d'approvisionnement liée à la COVID-19, venue réactiver ou renforcer les dilemmes. D'autres exemples ne manqueront pas d'advenir, en raison de la nécessaire adaptation et transformation des systèmes agricoles et alimentaires face au changement climatique (Grin, Rotmans et Schot, 2010 ; Terragni et al., 2009).
Pluralité de dilemmes alimentaires et agricoles dans le Sud global
Les modèles et leurs trajectoires
Les dilemmes peuvent être analysés à travers les paradigmes et les orientations globales des systèmes alimentaires. Certains modèles sont (encore) favorables à des systèmes socio-techniques, productivistes et intensifs (Boehlje & Bröring, 2011), tandis que d'autres promeuvent résolument des agricultures engagées dans les transitions (agroécologie, agroforesterie) (Tonneau et al., 2005). L'adoption et la diffusion d'inno-vations techniques (plantes génétiquement modifiées, agrocarburants, etc.) ou organisationnelles constituent des moments clés ou décisifs (Pingali et al., 2008). Certains modèles sont agencés autour du paradigme de la sécurité alimentaire, quand d'autres s'orientent désormais vers la souveraineté agricole et alimentaire. Certains souscrivent à des actions de régulation publique voire citoyenne, d'autres beaucoup moins. Certains valorisent la connexion au marché (food trade network), tandis que d'autres mettent en avant une logique de proximité (foodshed) (Verstegen, 2020) ou des objectifs (très politiques) d'autosuffisance alimentaire (Janin, 2021).
Les dilemmes peuvent aussi émerger du fait des contradictions entre impératifs de rentabilité, de durabilité et d'équité (Wertheim-Heck et al., 2019) ; entre spécialisation et diversification de l'agriculture ; ou encore en raison des tensions entre « biens communs » et « ressources privatives » (Vivero Pol, 2013). La relation entre conservation environnementale et développement agricole peut également engendrer des tensions. À l'heure des risques récurrents et systématiques, est-il préférable de sécuriser le mangeur ou de le satisfaire ? Du fait des échanges globalisés, qui « a la main » (Lang, 1999) ?
Enfin, certains régimes de gouvernance alimentaire sont plus favorables à l'accomplissement des objectifs standardisés du développement durable (Veldhuizen et al., 2020), alors que d'autres pensent qu'ils doivent être anthropo-localisés.
Les options politiques et leurs effets
Les dilemmes peuvent également être abordés sous l'angle des « options », c'est-à-dire l'ensemble des instruments et outils mis au service de l'action publique ou réappropriés par d'autres groupes d'acteurs. Ces options diffèrent selon les objectifs – injonctifs et prescriptifs, parfois contradictoires (Mooij, 1999) – ; elles varient également en fonction des normes ou des réglementations techniques et juridiques. Ces options exercent en retour un ensemble d'effets – à court ou à long terme, attendus ou non – sur les sociétés et les territoires, ce qui peut alors créer d'autres dilemmes. Ces derniers sont rarement abordés de manière démocratique, mais plutôt de manière discrétionnaire par les institutions concernées, au risque de voir leur légitimité discutée et contestée.
Chaque « option » en matière agricole et alimentaire présente son lot de questions et de doutes (Janin, 2018) : est-il préférable d'importer à moindre coût ou favoriser la production nationale (Mendez et Frias, 2018) ? Reconstituer les réserves alimentaires nationales ou chercher à sécuriser les flux d'approvisionnement (Haug et Hella, 2013) ? Favoriser l'émergence d'entrepreneurs ou soutenir les petits producteurs ? Être efficace ou faire preuve de redevabilité envers les populations ciblées (Fowler, 1995) ? Satisfaire les demandes des consommateurs ou améliorer la situation économique des producteurs ? Fournir de l'aide ou créer les conditions d'une réelle autonomisation (Poppendieck, 1994) ? Plusieurs « chemins » – techniques, redistri-butifs, localistes ou régulationnistes (Fraser et al., 2016) – semblent ainsi se dessiner pour sortir des crises agricoles et alimentaires mondiales.
Objectifs du dossier et contributions attendues
En s'appuyant sur des études empiriques issues de différents contextes géographiques (région MENA, Afrique subsaharienne, Amérique latine, Asie du Sud-Est, Inde, Océanie), ce dossier montrera que la notion de dilemme apporte une approche renouvelée et transdisciplinaire des défis agricoles et alimentaires dans le Sud global.
Plus précisément, il abordera la diversité des dilemmes stratégiques. Ces derniers concerneront un large éventail d'acteurs en position de responsabilité dans le secteur agricole et alimentaire : institutions publiques, privées ou communautaires en charge de projets, de programmes ou de politiques ; mais aussi individus amenés à prendre des décisions.
Ce seront notamment des institutions publiques en charge du développement agricole et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (de l'international au local) : agences des Nations-Unies, banques, ministères techniques, entreprises et organismes publics ou parapublics.
Seront également concernés les projets ou programmes établis dans le cadre de consortium d'ONG humanitaires et de développement.
Pourront également être retenues les situations rencontrées par les corps sociaux intermédiaires (groupements paysans, syndicats, coopératives, associations, etc). De même, les propositions pourront concerner des fondations, des entreprises et des activités indépendantes (artisans, commerçants, etc.), dès lors que la notion de dilemme y est mise en exergue et analysée.
Toutefois, les articles portant sur des dilemmes relevant de la sphère domestique, tout comme ceux rencontrés par les mangeurs/consommateurs, seront considérés à la marge.
Chaque proposition devra répondre à certaines caractéristiques communes :
- fonder conceptuellement et contextuellement le dilemme retenu pour l'étude ;
- chercher à mettre en évidence les origines du dilemme et les facteurs qui ont conduit à sa construction (et sa reproduction éventuelle) ;
- analyser la trajectoire du dilemme et débattre de ses effets multiformes ;
- prendre en compte les discours et le positionnement des acteurs : le dilemme est-il évacué et nié, abordé frontalement ou contourné, en voie de réduction ou de dépassement ? Fait-il l'objet de revendications ou non ?
Les articles peuvent être rédigés en français ou en anglais.
Modalités de soumission
- Lancement de l'appel à articles : 30 novembre 2020
- Date limite pour la soumission des résumés* : 30 janvier 2021 > reporté à 30 mars 2021
- Réponse aux auteurs : 29 février 2021 > reporté à 15 avril 2021
- Date limite pour la soumission des articles complets : 30 juin 2021 > reporté à 31 août
- Révision interne : juillet - octobre 2021 > reporté à septembre - 15 novembere 2021
- Processus de soumission en ligne (site web Scholar One Manuscripts ) : 15 novembre 2021
- Processus d'examen par les pairs : janvier - avril 2022
- Publication : 2022
*Résumé : 500 – 700 mots (feuille de style des résumés ci-joint)
Articles : longueur comprise entre 7.000 et 9.000 mots (y compris le résumé de 100 mots, les références, les notes, les tableaux et les annexes). Les critiques d'ouvrages ne doivent pas dépasser 1.000 mots ; les critiques d'essais ne doivent pas dépasser 3.000 mots.
Les propositions doivent être adressées à :
Pierre Janin (pierre.janin@ird.fr), Delphine Acloque (delphine.acloque@gmail.com), et Saker El Nour (sakerabdol@gmail.com)
Feuille de style de l'article ici
Références bibliographiques
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